Frédéric Pourrieux, Télérama, Liszt-Beethoven

Vlado Perlemuter est un pianiste à part. Etonnant, captivant, il mène une carrière trop discrète en Grande-Bretagne. Il faut absolument que ce disque ne reste pas confidentiel. Ce serait tellement dommage de manquer un enregistrement aussi intéressant, témoignage de tant de talent !

Dans la Sonate en si mineur de Liszt, le jeu de Perlemuter se caractérise par une éblouissante virtuosité. Mieux encore, par une espèce de « don » extraordinaire, qui consiste à hypnotiser l'auditeur par sillons interposés. Oui, nous sommes littéralement « envoûtés » par l'expressivité vibrante du pianiste. Il conjugue un sens incisif des notes avec un instinct très sûr de la construction sonore, charnue et chaleureuse.

Avec Beethoven, le ton change et devient plus sage. Mais nous restons sous le charme. Avec un phrasé lumineux d'une simplicité cristalline, Perlemuter transcende une pièce a priori banale. C'est ça le grand art ! Avec des résonances à la fois charnelles et impalpables, donner, par un toucher serein, une magistrale dimension à une oeuvre de routine.

Vlado Perlemuter avec sa belle autorité et l'intelligence de son orchestration pianistique personnelle nous émerveille sincèrement. La prise de son est excellente.

Un disque 33 tours Nimbus 2125. Frédéric Pourrieux. Télérama n°1579, 16 avril 1980.

 

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